Facturation électronique : allez à l’essentiel, dans le bon ordre
La réforme de la facturation électronique revient dans toutes les conversations.
Mais avant de se précipiter, il est important d'être conscient des échéances qui vous concernent vraiment, et de penser "flux" avant de penser "outils".

Pour ça, il faut comprendre, anticiper, puis choisir :
1) Comprendre
La facture n’est plus un simple PDF.
Elle doit porter des données structurées (Factur-X/UBL/CII) et transiter via PPF ou PDP.
La nouveauté n’est pas l’outil : c’est le flux de données et son traçage.
Ce qu’il faut retenir
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Réception → rapprochement → écriture → TVA. La chaîne doit être continue et horodatée.
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Données maîtres propres. SIREN, TVA, IBAN, adresses e-invoicing. Sans ça, rejets et erreurs.
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Formats lisibles par l’ERP/compta. Éviter la conversion “boîte noire”.
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Rôles clairs. Qui corrige un rejet ? Qui tient l’annuaire ? Qui valide la TVA ?
Indicateurs de réussite
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< 5 % de rejets.
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J+1 entre réception et écriture.
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80 % de rapprochement auto.
2) Anticiper
Deux jalons : réception pour tous (2026) puis émission + e-reporting généralisés (2026 pour GE/ETI, 2027 pour PME/TPE).
Inutile de tout faire d’un coup.
Visez “prêt à recevoir” d’abord.
Voici un plan en 30 jours :
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Semaine 1. Export des tiers. Contrôle SIREN/TVA/IBAN sur les 20 % qui font 80 % des volumes.
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Semaine 2. Poser le workflow cible : réception → rapprochement → écriture. Définir qui fait quoi.
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Semaine 3. Pilote avec 10 fournisseurs. Règles anti-doublon. Cas d’avoirs/acompte.
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Semaine 4. Étendre à 30 fournisseurs. Suivre 3 KPI : taux de rejet, % rapprochement auto, délai réception→écriture.
Livrables utiles
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Cartographie des flux (qui émet quoi, vers qui, comment).
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Annuaire e-invoicing à jour.
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Procédure de gestion des rejets (responsable + délai).
3) Choisir les bons outils (après les flux)
On choisit après avoir sécurisé les flux.
L’outil doit s’aligner sur vos données et vos processus, pas l’inverse.
Une checklist “zéro regret” pour vous assurer de ne rien oublier :
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Réception éprouvée en réel (preuve de routage).
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Factur-X natif de bout en bout, pas de conversion opaque.
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Connecteur ERP maintenu + logs lisibles.
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Annuaire & gouvernance à jour (adresses d’e-invoicing).
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Rejets : raisons claires, boucle de correction courte.
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Réversibilité : restitution complète en formats ouverts.
TCO à compter (au-delà de l’abonnement) :
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Nettoyage des données
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Règles de rapprochement
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Onboarding fournisseurs
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Adaptations ERP (exports/API)
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Temps e-reporting (périodicité, rejets).
Questions à poser à un éditeur :
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Pouvez-vous montrer un journal d’erreurs réel (avec corrections) ?
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Le Factur-X est-il généré nativement ?
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Quel est le coût et le délai pour 50 fournisseurs en pilote 3 mois ?
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Que garantit-on en réversibilité (format, délais, coût) ?
À retenir
Avant de choisir un outil, regardez le trajet réel d’une facture dans votre entreprise.
Elle doit entrer sans friction, être contrôlée de façon fiable, puis s’écrire en comptabilité sans bricolage.
Si ça coince, ce n’est pas une question d'outil ; c’est une question de données et de process.
Posez un périmètre limité, en conditions réelles, avec quelques fournisseurs clés.
Mettez à jour les informations de base, clarifiez qui fait quoi, mesurez le délai entre réception et écriture.
Quand le flux devient stable, le choix d’une plateforme s’éclaire : vous sélectionnez un outil qui s’aligne sur votre fonctionnement et le renforce (pas l’inverse).
À ce moment-là, la réforme devient une simple formalité.
Ressources de référence
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MaFacture-MonExpert (comprendre, calendrier, choix d’outil) → https://mafacture-monexpert.fr/
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Ordre des experts-comptables – pages “comprendre la réforme” → https://www.experts-comptables.fr/comprendre-la-facturation-electronique
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